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VIY

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Bastian Meiresonne 2


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Le spectacle des fantômes

Malgré la profonde crise cinématographique qu'il traverse, le cinéma coréen accouche tout de même d'une nouvelle génération de réalisateurs de talent, qui cherchent à bouleverser quelque peu les codes commerciaux figés pour s'approprier lu grand écran comme d'un véritable Art. Il en résulte d'œuvres aussi singulières, comme "Dining Table" et "Land of scarecrows" de Teddy Roh, d'un "Members of the Funerals" de Baek Seung-bin ou d'un "Viy" de Park Jin-sung. Une œuvre d'autant plus audacieuse, que ce jeune réalisateur tente passablement de changer la donne même de l'un des genres les plus éprouvés du cinéma coréen (voire asiatique en général), celui du film d'horreur; genre, qu'il avait déjà su renouveler par son précédent et intéressant scénario "Epitaph". Sauf qu'à la différence de la précédente génération des cinéastes, qui avaient su amener le cinéma coréen sur un premier plan mondial en 1997, la nouvelle génération manque de la fougue et de la niaque revendicatrice de l'ancienne génération ayant encore grandie sous le joug d'un régime dictatorial. La plupart des réalisateurs de la nouvelle génération ont – au contraire – grandi durant la faste période politique et économique de l'après-régime et s'avèrent pour la plupart soit des metteurs en scène se souhaitant couler dans le "moule" formaté par les grands studios pour rêver de gloire, célébrité et gros sous ou alors sont des fils à papa aux goûts bobo un peu trop prononcés pour vraiment convaincre et qui accouchent d'œuvres prétentieuses nombrilistes. "Viy" s'avère honnête dans sa démarche, mais un brin trop autarcique pour pleinement convaincre.
 
Cette nouvelle adaptation (après celle, russe, de 1967) d'une courte nouvelle de Gogol (l'extraordinaire "Journal d'un fou", l'un de mes livres de chevet) est donc avant tout un exercice de style un peu particulier, puisqu'après une première partie déjà relativement austère, la seconde partie bascule directement sur les planches d'un théâtre avec ce qui ressemble au filmage (mis en scène) de la répétition d'une pièce. Personnellement grand fan de théâtre (et acteur amateur), j'ai toujours eu un peu de mal avec la volonté de filmer une représentation théâtrale: la caméra crée une distance dans un décor qui fait déjà toc et il est difficile d'adhérer à un jeu d'acteur souvent outrancier sans être soi-même impliqué dans le spectacle ."Viy" me donne exactement cette même distanciation dans une bien trop longue seconde partie, s'entremêlant, certes, habilement avec la première partie, mais ressemblant par trop à un simple exercice de style, plutôt qu'un véritable long-métrage. Le film est en fait tout à l'image de cette image finale, où les acteurs saluent un public imaginaire, ou du moins invisible, en effectuant la traditionnelle courbette sur les planches d'un théâtre en tournant le dos au spectateur du film: un exercice, qui ne se serait pas adressé au spectateur du film, mais à quelque autre entité invisible et qui nous laisse ainsi singulièrement sur le carreau sans jamais nous impliquer émotionnellement. Personnellement, je préfère relire la nouvelle originale ou revoir la version 1967.


23 mars 2009
par Bastian Meiresonne


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